News du 25/04/2013 18:59
Atol adresse une lettre à Marisol Touraine, suite à ses déclarations sur le prix des lunettes

En réponse aux déclarations de Marisol Touraine ce jour, quant aux tarifs pratiqués dans l'optique, les opticiens Atol souhaitent rééquilibrer le débat et soutenir une profession qui ressent un profond malaise, mêlé d'injustice et d'impuissance. Dans une lettre adressée à la ministre de la Santé, Eric Plat, président de la coopérative, explique que « oui, le prix des lunettes pourrait baisser si comme en Espagne la TVA était ramenée à 10%. Oui, le prix des lunettes pourrait baisser si le pacte emploi compétitivité s'appliquait de suite et non pas l'an prochain avec une mécanique lourde et complexe pour des petits commerçants que nous sommes, afin de rattraper plus vite l'écart de compétitivité constaté avec l'Allemagne. Oui Mme la Ministre, le montant restant à charge pour une paire de lunettes pourrait baisser si les assureurs, les institutions de prévoyance et les mutuelles ramenaient leurs frais de gestion à 5% comme ceux de la sécurité sociale, au lieu de 20 à 30% perçus directement sur les cotisations des salariés ».

Pour Eric Plat, ces trois mesures pourraient à elles seules, faire baisser le prix des lunettes de 30% sans créer un seul chômeur dans la filière. « Non, les opticiens ne s'en mettent pas plein les poches. Au contraire, ils ont mis en place une des conventions collectives les plus généreuses du monde médical et commerçant, précise-t-il. De plus, ils assurent depuis 15 ans un service exemplaire auprès des titulaires de la CMU dont les tarifs n'ont jamais été revalorisés. Ils acceptent sans rechigner tous les ans plus de 1 million d'assurés CMU et ont créé avec l'aide active de monsieur Martin Hirsch l'optique solidaire pour les détenteurs de l'aide à la complémentaire santé ».

Selon le président d'Atol, la diversité des enseignes et la vive concurrence provoque, non pas une surenchère des prix mais au contraire une baisse des prix. « Ces grands capitalistes "hyper influents" sont à mille lieues de notre monde de la micro entreprise bien souvent familiale. Les grands groupes sont surtout préoccupés de rentabilité à court terme et agissent parfois à l'échelle mondiale. A l'opposé, les opticiens qui sont traditionnellement enracinés dans le tissu économique local qu'ils contribuent à dynamiser ».

Enfin, Eric plat demande à Marisol Touraine de ne pas « prêter une oreille trop disproportionnée aux accusations portées contre nous. Cette campagne arrive à l'heure où certains acteurs multi- millionnaires du net ratent leur arrivée sur notre marché et où tous les instituts d'études très sérieux comme le fond CMU ou l'Irdes constatent l'inefficacité de l'actions des Ocam à rendre la complémentaire santé accessible aux plus démunis, ou à mieux rembourser leurs ayants droit, alors que leurs frais de gestion explosent. Conscient que les français les plus modestes peuvent avoir des difficultés pour s'équiper de lunettes, faut-il pour autant clouer au pilori toute une profession ? »


News du 26/04/2013 12:06
Christian Py, président du Synom, répond à Marisol Touraine
Devant l'Assemblée nationale, Marisol Touraine est revenue sur la cherté des lunettes et sur la constitution des réseaux, tel qu'elle l'avait déjà annoncé lors du Congrès de la Mutualité Française en octobre dernier. Nous avons interrogé Christian Py, président du Syndicat national de l'optique mutualiste, sur ses propos.

Acuité : Que pensez-vous de la proposition de Marisol Touraine de réunir les professionnels de l'optique ?
Christian Py : 
Je m'étais déjà manifesté auprès de la Ministre de la Santé pour évoquer l'importance de la relance des travaux de réingéniérie du diplôme d'opticien-lunetier pour favoriser un meilleur accès à la filière de la santé visuelle, et accueille donc avec intérêt toute expression de la Ministre sur les activités de nos métiers. Je suis d'autant plus favorable aux propositions de la Ministre, que les quatre syndicats d'opticiens n'ont jamais été entendus ensemble sur la problématique des prix. Il faudra aussi que les Ocam fassent partis de ces réunions car sur le sujet il y a deux volets. L'optique médicale prothétique et l'optique accessoire de mode ou article de grand confort. Ce n'est pas à la solidarité nationale de faire face à ce type de dépenses et les organismes complémentaires ne peuvent pas rembourser les deux, de la même manière. Que celui qui veut s'acheter une monture de marque participe au financement. Il existe des montures de « fabrication française » aux alentours de 70€ d'excellente qualité que notre enseigne promeut, au même titre que d'autres. Il faut donc que soient lancés également, tout aussi rapidement des discussions sur la mise en place de tarifs opposables dans les contrats responsables.

A : Avez-vous une date pour cette réunion ?
CP :
 Nous attendons que le calendrier, le cadre des discussions et les participants soient définis pour nous positionner. Ce sujet concerne la distribution et les financeurs que sont pour une part très réduite l'Assurance maladie obligatoire et en grande partie les OCAM dont notamment les Mutuelles. Il faut donc que seuls les acteurs concernés puissent s'exprimer sur le sujet sur lesquels ils ont compétence. Ces discussions devront clarifier le sort qui sera réservé à la Convention nationale professionnelle dont les travaux n'ont jamais été lancés par l'Assurance maladie. Enfin, entre quatre syndicats, nous devrions pouvoir trouver des solutions sur la mise en place de tarifs opposables puisque cela correspond aux discussions déjà lancées en son temps. Sur les réseaux mis en place par les OCAM, trois sont favorables.

A : Si on revient sur cette constitution des réseaux, Marisol Touraine et le gouvernement sont favorables à cette mise en place, pourquoi la loi est-elle bloquée au Sénat ?
CP :
 Le Synom est bien sûr favorable aux réseaux mutualistes, car nous y voyons un accord gagnant-gagnant entre les opticiens, les financeurs et les consommateurs (voir notre news du 29/10/2012). Nous souhaitons voir la proposition de loi Le Roux adoptée au plus vite. Apparemment, la proposition de loi serait bloquée au Sénat par un problème d'ordre du jour. D'autres textes importants, comme le projet de loi de sécurisation de l'emploi, inscrit plus tard sont déjà passés. Nous serons attentifs et vigilants quant au suivi des travaux parlementaires sur ce texte.