News du 19/11/2010 09:59
Envoyé spécial : des chiffres 'pas très nets'



Le reportage "Des lunettes pas très nettes" diffusé hier soir dans Envoyé Spécial dénonçait les marges exorbitantes et les pratiques frauduleuses des magasins d'optique. Mais pour faire sa démonstration, le journaliste n'a pas hésité à s'appuyer sur des chiffres plutôt approximatifs.


Des raccourcis hâtifs

Le reporter Sylvain Louvet met par exemple en avant le "succès" de la vente en ligne, affirmant que 10% des lunettes seraient vendues désormais via Internet. On a bien du mal à savoir d'où sort ce chiffre, aucune donnée précise n'étant encore disponible. Le journaliste prend certainement en compte les solaires et les lunettes de sport dans son savant calcul, mais ne les mentionne à aucun moment (selon le dernier Baromètre Bien Vu - Gallileo Business, 20% des personnes interrogées ont déjà acheté des solaires en ligne, et 6% des lunettes de vue).

Autre surprise : la profession serait en plein boom économique. Rappelons que le chiffre d'affaires moyen des magasins d'optique était de 532 000 euros par magasin en 2009 (derniers chiffres disponibles), en quasi stagnation depuis 2007. Car, si le marché progresse de plus 3% par an, le nombre de points de vente augmente lui aussi régulièrement (+4,8% en 2009).


Une fraude colossale ?

Interrogé par les deux présentatrices sur l'ampleur de la fraude, le journaliste estime qu'elle a pris des "proportions considérables" au cours des dernières années et qu'elle représenterait "plusieurs millions d'euros" par an. Avec un marché estimé à 5,3 milliards d'euros en 2008, cela signifierait que la fraude toucherait tout au plus 1 à 2% du volume d'affaires des opticiens. Moins "colossal" que prévu...

Les seuls véritables chiffres dont nous disposons concernent les factures. Dans une étude réalisée début 2010 par Gallileo Business Consulting, la CDO estimait que 20% des porteurs de lunettes ont bénéficié d'un arrangement de facture, les trois quarts étant réalisés à la demande du client !


News du 25/11/2010 17:58
Les Ophtalmologistes de France défendent les opticiens contre les attaques médiatiques


Suite aux différents reportages et articles ternissant l'image des opticiens, le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) a décidé de défendre la profession. "Il est devenu courant - et impuni - dans les médias de dénigrer les opticiens en bloc. C'est inadmissible, même si, comme dans toutes les professions, des critiques peuvent être adressées à certains. Les ophtalmos n'ont jamais participé à ces opérations systématiques et refusent d'être utilisés ou instrumentalisés en ce sens" explique le syndicat dans un communiqué. En effet, le récent reportage d'Envoyé Spécial présentait un ophtalmologiste "de mèche" avec un opticien, établissant des ordonnances à des emmétropes pour obtenir la prise en charge de solaires afocales.

"Les complémentaires santé peuvent-elles vraiment se plaindre ?"

Le Snof indique :

- "Les ophtalmo s'engagent à soutenir leurs partenaires opticiens contre tous les amalgames, la majorité "méritant notre estime et notre confiance"".

- "Certains groupements d'opticiens, chevaliers blancs autoproclamés, ne respectent pas eux-mêmes les textes de façon consciente et répétée, ce qui donne une fausse image de l'opticien. Les ophtalmologistes s'engagent à dénoncer les pratiques abusives et à alerter leurs patients."

- "L'implication croissante des complémentaires santé dans le choix des équipements visuels remboursés ne constitue en aucun cas une garantie de meilleur choix pour le patient. Les mutuelles ne peuvent pas indéfiniment et impunément faire passer le remboursement d'un simple bien de consommation pour une authentique garantie santé. Peuvent-elles vraiment se plaindre que leurs affiliés comprennent leur contrat comme un droit à dépenser une somme budgétisée à l'avance ?"

Le syndicat précise cependant que l'augmentation du nombre de diplômés "fragilise la profession". Il soutient ainsi les opticiens qui plaident pour la mise en place d'un numérus clausus pour le BTS OL et souhaitent se doter d'une certification.


News du 03/11/2010 10:08
Que Choisir et Le Parisien pointent les lacunes de la vente d'optique sur Internet


"Du changement en vue". C'est sous ce titre que le mensuel consommateurs Que Choisir consacre une double page de son édition de novembre à l'optique sur Internet. Dans son édition d'aujourd'hui 3 novembre, Le Parisien réserve lui aussi un dossier complet à ce sujet, soulignant "le grand flou des ventes de lunettes sur Internet". Une fois n'est pas coutume : les deux journaux ne focalisent pas sur l'aspect "prix" mais souligne les risques inhérents à l'achat en ligne. "On peut en effet acheter des lentilles sans ordonnance, ou commander des verres pour de grosses corrections visuelles qui nécessitent de voir un professionnel. A l'arrivée, on peut payer cher l'addition, de simples maux de têtes à l‘infection oculaire" avertit Le Parisien.

L'essayage à distance reste imparfait

Que Choisir pointe prioritairement le défaut d'essayage de l'équipement. Le magazine démonte les arguments d'essayage en ligne à partir d'une photo du porteur. "Un cliché figé n'est pas toujours fidèle à un visage en mouvement. Et l'intérêt est tout simplement inexistant quand, sur la plupart des sites, on peut faire varier à loisir la taille de la monture" argumente l'article. Quant à la solution mise en place par certains e-opticiens, qui proposent l'envoi à domicile des montures pour essayage, "cela coûte à chaque fois quelques euros, ce qui renchérit d'autant le prix final des lunettes".

Des prises de mesure imprécises

Le magazine souligne également les problèmes liés à la prise de mesure à distance. "Dans le circuit traditionnel, tout est relevé de façon précise en magasin. Par Internet, la manoeuvre est plus délicate". Si les sites conseillent de demander son écart pupillaire à l'ophtalmologiste, Que Choisir rappelle que "celui-ci n'est pas tenu de les fournir". Le faire mesurer dans un magasin d'optique n'est pas plus évident. "A l'arrivée, c'est l'opticien de quartier qui fait le sale boulot" commente dans Le Parisien Gilles Cyrot, ophtalmologiste. Que Choisir critique par ailleurs la méthode qui consiste à envoyer à l'e-opticien une photo de son visage avec une règle graduée sur le front. "Ce n'est fiable que pour certaines corrections. Les myopies au-delà de - 5 et les hypermétropies au-delà de +5 appellent des mesures complémentaires" explique Henri-Pierre Saulnier, président de l'UDO (Union des Opticiens), à Que Choisir. Egalement interviewé par Le Parisien, il ajoute : "pour les verres progressifs, très techniques, ça trouve ses limites".

"L'idée que tout est possible par Internet en matière d'optique n'a pas encore trouvé de démonstration éclatante" conclut Que Choisir. Faisant le même constat, Le Parisien donne 4 conseils à ses lecteurs : éviter le premier achat, vérifier que son ordonnance a moins de 3 ans, privilégier les sites agréés par la Sécurité sociale et ne pas utiliser ce mode de distribution pour les grosses corrections.

Suite à cette analyse venez faire vos lunettes à l'Optique Champerret